75% des maltraitances graves ont lieu dans un contexte de punition, cette violence qui serait « utile », « éducative ». Alors que c’est tout le contraire : la violence aggrave les troubles du comportement chez l’enfant, comme ses troubles cognitifs.

Les enfants morts récemment étaient « punis » comme le décès du petit David, puni car il avait mangé des bonbons, à celui de Yanis, mort pour avoir fait pipi au lit en 2017, une petite fillette de 6 ans qui arrive dans le coma aux urgences de bourges après des actes de maltraitances en janvier 2018. Lorsque l’on s’autorise à recourir à des châtiments corporels pour punir, où mettre le curseur? Un type de près de deux mètres qui met une claque à un bébé de deux ans peut le tuer, sans l’avoir voulu.

La violence fait « disjoncter » le cerveau. L’enfant dont le cerveau disjoncte ne réagit pas, donc le parent va penser que son enfant le provoque sur le mode « même pas mal ». L’adulte risque donc de redoubler de violence pour que l’enfant pleure. Hurler sur un enfant n’est pas mieux. Cela le sidère : l’enfant s’arrête et bloque ses fonctions supérieures. Cette sidération a un impact psycho-traumatique. Dire des horreurs, même avec un ton froid et sec, est tout aussi aussi destructeur. Ces maltraitances entraînent des troubles du comportement. L’enfant devient plus difficile, ce qui conduit à plus de recours à des violences.

Au niveau biologique, la violence « allume » une petite structure du cerveau appelée l’amygdale. C’est cette structure de la survie, siège de l’émotion, qui donne l’alerte si vous entendez un bruit, c’est elle qui vous fait sursauter. L’amygdale donne l’ordre aux glandes surrénales de produire des hormones, le cortisol et l’adrénaline. Ces hormones servent à préparer l’organisme à réagir. Ces fortes doses d’hormones peuvent entraîner un risque vital ; on peut mourir de stress.
Heureusement, il y a un joker. Pour éviter de faire sauter le cœur, le cerveau disjoncte, comme un circuit en survoltage. Comme l’amygdale ne s’éteint pas, le cerveau fait ce que les autorités ont fait à Tchernobyl : il isole l’amygdale, comme elles ont posé un sarcophage sur le réacteur. C’est comme cela que la mémoire traumatique se crée. La mémoire est très liée aux émotions : tout le monde se souvient de ce qu’il faisait le 11 septembre 2001. L’émotion fait bugger le circuit de la mémoire : le souvenir n’est plus intégré dans ma mémoire autobiographique. Il est bloqué dans la mémoire traumatique, qui est de la mémoire brute.

L’amygdale est une sorte de boîte noire dans laquelle rien n’est identifié, ce qui appartient à la victime est mélangé à ce qui appartient à l’agresseur. L’agresseur colonise la personne. Une victime peut, lors d’une attaque de panique, ressentir du mépris pour elle-même ; ce mépris est en fait celui de son agresseur. La victime peut même ressentir l’excitation de l’agresseur. Ou une violence qui, une fois encore, est celle de son agresseur. Un enfant, à l’école, pourra faire une crise pendant laquelle il sera à la fois terrorisé et en train de tout casser. L’enfant pense donc qu’il est un monstre.
Cette amygdale est « têtue », comme toute structure archaïque : une fois qu’elle a repéré une situation qui entraîne des violences, elle s’allume continuellement quand cette situation se présente. L’enfant est continuellement « allumé » en présence du parent maltraitant. On dit qu’il est « dissocié ».

Lors de la « dissociation », l’enfant peut avoir l’air indifférent. Il peut donner l’impression d’être à l’ouest, voire idiot. Une mère dissociée, quant à elle, ne va rien ressentir pour son enfant. Une personne dissociée peut être la proie de pleins de gens. C’est ainsi que l’enfant maltraité va ainsi souvent être harcelé à l’école. Que des prédateurs peuvent fondre sur une jeune fille car n’est pas capable de se défendre. 70% des personnes qui ont subi des violences dans l’enfance subiront des violences toute leur vie, précisément parce qu’elles restent dissociées.

Quand l’enfant part de chez lui, arrive un moment où il n’est plus dissocié. C’est alors qu’il ressent sa mémoire traumatique, et c’est intolérable. Le mal-être est immense. Il a l’impression qu’il va mourir. Il réentend tout ce qui a pu lui être dit de mal. Les rescapés des camps de concentration ont parfois commencé à aller très mal vingt ans plus tard, quand ils sont sortis de leur dissociation. Cette mémoire traumatique est invivable : il faut la faire taire !
Ceci explique le recours à des conduites d’évitement. La personne fuit les lieux de stress. Ou cherche à anesthésier cette mémoire, en se dissociant à nouveau. Elle va alors « rencontrer » alcool et drogues, qui sont des produits dissociants. 50% des victimes de violences ont des conduites addictives, qu’il s’agisse d’une consommation de tabac à haute dose ou de dépenses extrêmes. Des jeunes filles abusées sexuellement vont se scarifier pour faire monter leur stress et, ainsi, disjoncter, et obtenir l’anesthésie émotionnelle recherchée. Pour elles, les blessures des scarifications sont bien moins douloureuses que le souvenir des viols.

Un être humain a une capacité de résilience à surmonter les épreuves. Mais une fracture ne se répare pas toute seule ! Je trouve que l’on valorise trop la résilience, alors qu’il faudrait avant tout protéger les enfants.
il faudrait donc faire un travail psycho-thérapeutique qui a pour but de transformer la mémoire traumatique en mémoire biographique. On ne peut pas vivre quelque chose d’horrible et le voir disparaître comme ça. Le traumatisme doit devenir quelque chose que l’on contrôle, qui ne vous colonise plus. Cela demande de comprendre, d’analyser ce qui s’est passé. »Et le cerveau se régénère ». Des enfants étiquetés stupides car en lourd échec scolaire dû à leur dissociation vont être capables de reprendre des études. des personnes déscolarisées dès la 6e ou la 5e passer le diplôme d’entrée à l’université et décrocher une licence. c’est la cause qu’il faut soigner : la mémoire traumatique.

voir aussi: Amnésie dissociative

121 réponses
  1. 3rlqsh
    3rlqsh dit :

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